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L'architecture
 L'Institut de Paléontologie Humaine |
L’architecte E. Pontremoli offre à la sculpture une place originale, un rôle déterminant :
exprimer la personnalité et la vocation scientifique du lieu. Par son architecture originale, le
bâtiment attire l’oeil du passant, mais c’est sa frise en bas-relief qui le retient. Celle-ci, de
quatre-vingts centimètres de hauteur, court sur toutes les façades de l’édifice au-dessus du
soubassement. Dans les plans qu’approuve le Prince en septembre 1911, l’architecte a esquissé une
première ébauche des allégories qu’il envisage : groupes de singes, chasses, corps
à corps entre l’homme et des animaux sauvages (aurochs, lion, crocodile, etc.) et même un
mammouth. M. Boule et surtout l’abbé H. Breuil vont réorienter l’ensemble du programme
décoratif, dans une optique sensiblement moins onirique, en l’adaptant aux recherches qui seront
menées dans l’institut : une histoire naturelle de l’homme fossile associant faits de culture et
faits de nature, collecte des matériaux et analyse. Ce sont ces idées qui vont nourrir les
travaux du sculpteur Constant Roux (Grand prix de Rome 1894) que choisit E. Pontremoli pour évoquer
les hommes des temps préhistoriques grâce aux plus récentes découvertes de
l’archéologie et éclairera l’histoire de l’Homme au travers des "derniers reliquats des
humanités primitives".
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"Homme magdalénien sculptant et peignant un Bison de la caverne de Font-de-Gaume"
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"Homme aurignacien (type négroïde de Grimaldi) sculptant la Vénus Hottentote [sic] découverte à Laussel (Dordogne) par le docteur Lalanne ”
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La sculpture de C. Roux, est harmonieuse : qualité de l’exécution, marquée du sceau de
l’académisme, choix des motifs et figures. S’il est toujours question d’évoquer l’âpre vie
des chasseurs-cueilleurs primitifs ou préhistoriques, l’ensemble apparaît apaisé, exempt de
toute sauvagerie inutile.
Guidé par l’abbé H. Breuil, qui le documente sur les types humains et les thèmes,
C. Roux s’en inspire avec application pour les dix-sept scènes et la vingtaine d’éléments
divers (crânes, objets d’art mobilier préhistorique, outils, etc.) qu’il réalise et dont
nous conservons le programme artistique, divisé en deux groupes principaux : hommes sauvages et hommes
fossiles. Les scènes présentant ces derniers se réfèrent aux recherches qui sont
développées dans l’institut d’anthropologie et d’ethnographie préhistorique.
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Néandertalien de la Chapelle-aux-Saints dans sa grotte préparant un outil de pierre (mi-homme, mi-bête, il est représenté avec toute la “ rusticité ” que lui conférait M. Boule)
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SOMMAIRE
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